Ce travail effectué dans la chambre principale d’une ancienne maison de pierre charentaise cherche à bâtir une harmonie entre un ensemble de mobiliers désiré contemporain, d’inspiration industrielle, et l’aménagement existant essentiellement constitué de meubles au style Louis Philipe.
À partir de chutes de rotin malacca et de bois multiplis mis en oeuvre avec des profilés d’acier adaptés, la chambre mue pour accueillir une armoire surélevée, ajustée entre sol, murs et plafond. La trame de l’armoire offre deux types d’organisation des rangements. L’un clos par une porte coulissante dont les jours formés par les courbes naturelles du rotin procurent la ventilation permanente des compartiments intérieurs ; l’autre mettant à vue l’accrochage de vêtements sur tringle pour en faire des éléments constitutifs de l’atmosphère de la pièce grâce à leur diversité de matières, de couleurs, et de textures. La volonté d’exposer ici une partie des habits engage une réflexion sur la capacité des objets, que l’on cherche habituellement à cacher, à entrer pleinement en relation avec le décor habité.
La réhabilitation du lit existant opère sans transformation directe mais par la greffe subtile d’une tête de lit. Celle-ci laisse intacte le cadre Louis Philippe tout en tirant parti de ses formes pour s’insérer de part et d’autre avec discrétion. La cohabitation d’ensembles mobiliers radicalement différents dans la même pièce trouve son équilibre au centre à travers l’hybridation même des matériaux et des époques.
Photographies © – Collectif Gru